• Découvrir la paix toujours présente, tel est le sens des yogas.

    Cette paix se découvre d'elle-même lorsque nous nous défaisons d'idées fausses sur nous-mêmes et sur le monde. Ces idées ne sont pas remplacées par d'autres, le yoga n'étant pas un catéchisme. Son seul contenu, c'est l'écoute : écouter les sensations, écouter les pensées – et, au final, devenir écoute.

    On en finit donc, ne serait-ce qu'un instant, avec l'effort perpétuel pour devenir quelqu'un ou quelque chose. On en finit donc, ne serait-ce qu'un instant, avec la guerre que nous nous livrons bien souvent à nous-même, y compris dans l'idée d'atteindre, par la force, un état de calme intérieur.

    Un instant, un seul instant, cet instant : voir ce qui est. Un instant, ne plus rien vouloir ajouter, ne plus rien vouloir retrancher du monde. Un instant, voir le monde, se voir soi-même - ne rien conclure.

    Un instant, simplement, voir la croyance aux idées, de ce fait en être extérieur - se contenter de voir ces nuages mentaux qui soulignent l'immensité du ciel de la conscience. Ce sont nos idées qui jugent, l'espace de notre regard est toujours bienveillance.

    C'est toute la sagesse, transparente et riche à la fois, des voies traditionnelles. Dans nos rencontres, nous en explorerons quelques unes des facettes les plus simples et quelques unes des implications les plus fondamentales.

    Tout ceci n'est au final guère plus qu'une invitation, une invitation à s'égarer dans la simplicité.

    Pierre-Antoine

    La bienveillance du regard.

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  • De l'autre côté du regard

    J'ai cherché le repos dans les choses mouvantes – un jour j'ai vu : le regard n'a jamais bougé.
    J'ai cherché le silence dans le monde bruyant – un jour j'ai vu : le regard n'est jamais troublé.
    J'ai cherché la vérité dans les objets changeants – un jour j'ai vu : le regard n'a jamais douté.

    La vérité est de l'autre côté du regard : du côté vide, du côté silencieux.
    Le repos est de l'autre côté du regard : du côté immobile, du côté spacieux.
    Le bonheur est de l'autre côté du regard : du côté transparent, du côté amoureux.

    Retourne à ce qui voit le monde, découvre le bonheur caché en plein cœur du regard.
    Retourne à ce qui voit le monde, laisse ta propre clarté embraser les objets.
    Retourne à ce qui voit le monde : ta transparence est le cœur, ce qui est.


    Texte : Pierre-Antoine

    De l'autre côté du regard

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  • Laisser venir se poser, dans nos mains encore fragiles et tremblantes, l'oiseau de notre destinée. Personne ne peut vivre, personne ne peut accueillir à notre place. Il vient toujours un moment, et ce moment est en fait chaque instant, où l'on doit laisser derrière soi le monde entier, pour accueillir dans le silence de la présence, ce qui existe vraiment, cet instant.

    On ne peut pas suivre le réel, on ne peut pas obéir à la vérité. On ne peut qu'être la fenêtre ouverte que caresse la brise de l'existence. Il n'y a pas, il n'y a plus de recettes. Les savoirs du passé sont morts, rien ne peut se comparer à la vibration propre de la vie, en cet instant, toujours en cet instant.

    Qui va-t-on écouter ? À quoi va-t-on obéir ? Au sein de ce monde perpétuellement changeant, il nous faut apprendre à nous confier au changement même, à nous laisser couler dans les flots toujours mouvants du réel. À nous qui voulons être authentiques, à nous à qui ce qui est importe plus que le confort, il nous faut apprendre à désespérer de la berge.

    Il nous faut apprendre à nous noyer dans la plus parfaite tranquillité.

    Mourir, mourir encore à l'instant d'avant, à l'instant d'après. Mourir à telle idée du monde ou de nous-mêmes. Tout laisser se faire dévorer par le grand léviathan de la vérité qui ne laisse plus qu'un grand espace ouvert et nu, qu'un grand silence vivant ou gronde l'existence, l'existence pure, l'existence immaculée.

    Il nous faut apprendre à ne plus apprendre. C'est à dire, laisser graduellement nous quitter toutes les illusions de savoir, de vouloir, de contrôle. Il nous faut apprendre à disparaître, comme la pierre constamment caressée par la vague. De fait, nous n'avons rien à faire pour cela, c'est ce que nous sommes déjà. Nous n'étions simplement pas au courant.

    C'est déjà ce que nous apprenons, c'est déjà ce que nous oublions, nous sommes déjà la vérité absolue en marche vers la vérité absolue, nous sommes déjà le tout qui s'embrasse, nous sommes déjà l'effort et le résultat. Nous sommes tout ce que nous voulons et refusons, nous sommes ce qui est en paix avec la guerre. Nous n'étions simplement pas au courant.

    Que faire ? Écouter, écouter encore le chant sourd que l'océan de l'être laisse s'élever en tout instant, en toute chose. Écouter.

    Écouter, c'est tout.

    Ecouter

     

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