• Pierre-Antoine

    Depuis quelques jours, je lis avec passion et gratitude des textes de Pierre-Antoine sur Facebook.

    Comme beaucoup de mes lecteurs n'ont pas de Facebook, je sens de te partager quelques-uns de ces textes.

    J'ai donc écrits à Pierre-Antoine, pour avoir son accord et qu'il nous parle de son vécu avant l'éveil. Il m'a très gentiment envoyé un texte inédit sur son vécu avant le basculement :

    J'ai longtemps cherché la vérité.

     En partie parce que la souffrance était si grande. En partie parce que je voyais autour de moi tant de mensonges. Mais, plus profondément, c'était quelque chose de plus grand, de plus profond, de plus silencieux, qui m'appelait au travers des différentes formes de la recherche. J'ai beaucoup souffert. Et je ne voulais pas d'une vérité qui ne fût pas aussi dans la souffrance. Et je ne voulais pas d'une vérité qui ne fasse que m'y condamner non plus.

     Au plus profond de moi, quelque chose restait insatisfait par tout ce qui n'embrassait pas tout. Au plus profond de moi, je savais qu'il fallait que tout soit la vérité. Simplement, je ne savais pas encore que je le savais. J'ai dû d'abord me rendre compte que je ne trouverai la vérité dans aucun objet, dans aucune théorie, dans aucune croyance. Je dus d'abord vivre depuis la nudité de cette absence. C'était la seule voie honnête, vivre depuis son ignorance.

     La grâce échut alors. Elle m'arracha à toute définition de moi-même. Elle me montra, elle se montra à soi-même qu'elle n'était pas le reflet dans le miroir, mais l'espace même du regard. Je fus libéré de l'erreur. Je n'en avais jamais été prisonnier.

     Quelques années plus tard, alors que je dormais, me vint une vision. Une divinité maternelle, infiniment simple, aimante, m'apparut en un rêve plus réel que toutes les veilles du monde. Et son regard embrassait tout. Il embrassait la souffrance, il embrassait la douleur, la croyance, l'illusion, l'amour, la joie. C'était un regard sans question. C'était un regard infini. Tellement infini que ce fût l'évidence de cet instant : ce regard, cet amour, c'est moi-même, c'est le réel.

    C'est le plus profond, le plus simple, le plus silencieux, c'est ce qui est. Ce rêve toujours, chaque instant, m'accompagne. Je suis un peu une mauvaise herbe qui aurait fleuri par hasard, malgré tout. Je dois à beaucoup de personnes sans avoir le droit de me réclamer d'aucun maître. Je ne fais que partager ce que je vis, je ne parle jamais que d'expérience.

    Nulle croyance et, quelque part, nul contenu dans ce que je dis. Il ne s'agît que d'un retour au regard, à ce qui a toujours été là. Il ne s'agît que de l'amour et de l'étonnement d'exister que nous sommes déjà. D'un amour qui n'a pas peur de tout embrasser. D'un amour qui se révèle être la texture du monde, même de cette partie du monde que nous appelons souffrance.

    Et si c'était cela, aujourd'hui, ce que j'avais à partager ? Que la souffrance aussi est la porte de la vérité. Que la souffrance aussi, est un visage de la compassion.

  • L'intuition du sacré, c'est sentir partout sourdre l'immensité. L'intuition du sacré, c'est voir l'absolu qui palpite au creux du creux de cet instant, tel qu'il est. L'intuition du sacré, c'est sortir de la fange qui consiste à prendre ce monde, cette sensation, cette existence pour acquise.

    L'intuition du sacré, c'est ne pas réduire l'immensité du silence à la petitesse de mes opinions. L'intuition du sacré, c'est de ne pas faire de la vérité un accessoire de mode à porter dans le film de mon histoire personnelle. L'intuition du sacré, c'est voir, savoir, que la vie n'est pas à propos de moi, que la vie est à propos de la Vie, et que mon être même est un mystère, et que chaque respiration est une grâce, chaque douleur un privilège.

    L'intuition du sacré, c'est voir, savoir, sentir, que la vérité n'est pas là pour moi, mais moi pour la vérité. C'est s'offrir entièrement au dieu inconnu, et non pas être posé là, sur sa chaise, à demander : Ah oui, qu'est-ce que la vérité peut pour moi ? L'intuition du sacré, c'est savoir qu'on a touché du doigt quelque chose de tellement précieux, tellement puissant, tellement ultime, qu'on est entre la honte et l'extase d'avoir le privilège de s'approcher de ce réel qui pourtant n'est rien d'autre que moi.

    L'intuition du sacré, c'est ne pas transformer la spiritualité en opinion, ne plus prétendre s'en saisir, comprendre, l'intuition du sacré, c'est faire silence, c'est ne plus prétendre assimiler l'enseignement mais s'y offrir, ne plus prétendre saisir l'instant : s'y fondre. C'est être le serviteur du réel plutôt que l'enfant capricieux qui réclame.

    Serviteur, parce qu'on a vu, on a senti, ressenti, pressenti l'immensité. On a été terrassé par la beauté pure. On a été dévasté par la gratuité même, le mystère de l'existence, de cet instant. Serviteur, parce que le réel est tellement immense, tellement sublime, que s'en approcher consciemment ne serait-ce que d'un millimètre, avoir conscience ne serait-ce que d'une infime partie de la réalité est une chance écrasante de félicité.

    Serviteur, serviteur du silence : chaque jour et chaque instant. Serviteur, serviteur de l'instant : chaque matin, chaque commencement. Vivre et mourir dans le mystère, lavé de gratitude d'avoir le privilège d'être vivant et de sentir et de penser.

    Je ne veux rien d'autre que ça.

    Texte : Pierre-Antoine

    L'intuition du sacré

     

    PS: Je ne pourrais plus te mettre un texte par jour comme le fait Pierre-Antoine, car je n' ai pas le temps !! Je te partagerais un texte quand je pourrais, donc si tu veux tout lire, tu peux aller sur sa page Facebook, même si tu n'a pas de compte..

     

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  • J'ai été chercher si loin. J'ai plongé dans tant de flammes. J'ai repoussé tant de limites. Alors que tout était déjà là. Mais j'avais besoin de chercher ailleurs.

    J'avais besoin de chercher ailleurs, j'avais besoin de chercher ici, j'avais besoin de fuir à l'extérieur et de plonger à l'intérieur – pour voir que ce que je cherchais n'était pas là. Pour voir que chercher ne mènerait qu'à cela, la recherche.

    Chercher n'était pas une erreur, chercher était la chose honnête à faire. Il y a beaucoup de gens qui croient que l'enseignement spirituel réfute ce qu'ils sont, ce qu'ils font. Jamais. Si la sincérité de l'instant consiste à vous perdre corps et âme dans une recherche désespérée, faites.

    L'humain apprend en faisant. On peut nous dire cent fois que le feu brûle, il nous faut pourtant nous brûler. Cherchez donc tant que c'est vrai pour vous. Cherchez tant que vous pensez encore que la vérité est ailleurs que partout. Cherchez, dedans, dehors, dessous, dessus, tant que vous avez besoin de chercher.

    Mais quand vous serez las, quand vous aurez vu que vous ne trouverez pas, quand vous saurez que le jeu de la spiritualité est terminé, vous pouvez revenir me voir.

    Nous parlerons de cet instant. De la sensation du bras qui s'élève, de la feuille qui tombe en automne. Nous parlerons de l'amour des enfants qui grandissent et sont bientôt plus grands, plus beaux, plus intelligents que nous – nous parlerons de notre émerveillement.

    Et nous nous tairons ensemble, contemplant la lumière du soir qui tombe, rassasiés de l'instant. Et nous mourrons ensemble à nos prétentions d'obtenir quelque chose, de conserver quelqu'un, et nous renaîtrons à la grâce d'être ce qui reçoit ce monde, cet instant, cette vie, tels qu'ils nous sont donnés.

    Nous disparaîtrons dans l'émerveillement, effacés dans la gratitude.

    Nous laisserons enfin le monde être, notre corps faire et nos pensées penser. Assourdis par notre propre écoute, nos yeux se perdront les uns dans les autres, absolu se faisant écho à soi-même.

    Des larmes de reconnaissance rouleront en silence sur nos joues affraîchies de bonheur, reconnaissant de la recherche, reconnaissant de chaque instant, reconnaissant surtout, d'avoir su accepter d'échouer.

    Reconnaissant de cet instant.

    Texte : Pierre-Antoine

    Chercher...

     

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  • Ne plus se saisir, non, se laisser toucher, se laisser caresser, se laisser traverser par la vie. S'offrir à l'existence exactement comme on s'offre à un amant. Découvrir, encore et encore, qu'il est possible toujours plus de fondre, toujours plus, de s'abandonner.

    Goûter au bonheur de s'effondrer dans ce qu'on imaginait intolérable : s'écouler dans la douleur, dans la peur, dans l'angoisse. Un instant, avoir ce mélange d'intrépidité et d'abandon qui nous fait nous ouvrir à tout, qui nous fait nous ouvrir au refus. Enfin, s'écarteler.

    Alors : la sensation immense, c'est ma grandeur – je suis capable de cela. Libéré par mon abandon – Je me révèle pur espace, les limites imaginaires du corps et du mental atomisées, digérées, recyclées par l'intensité. Je suis la Paix indicible qui est capable des tourbillons de l’innommable. Je suis l'intensité vibrante qui tout détruit, je suis l'espace partout ouvert, toujours immaculé.

    Alors, je vais vers la souffrance. Chaque résistance est un nouvel eldorado, chaque crucifixion un chemin pour s'offrir. Alors, tout ce qui fait fuir les ignorants, les doux, les gentils, m'appelle comme un chant des sirènes. Mes yeux d'éternité soulignent mon sourire joueur, carnassier.

    L'extase de vivre la destruction. La béatitude d'être défait, ouvert, sans résistance. Le chant des vagues de la vie qui me terrassent. Encore et encore, les énergies indicibles de l'être. Être tambour de peau, tapis pour la déesse qui danse. Être espace.

    Encore une fois : être détruit. Encore une fois : être écrasé.

    Encore une fois : disparaître.

    Texte : Pierre-Antoine

    L'extase de la disparition

     

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