• Tous les maîtres, ou vrais éveiller nous disent de "regarder", " d'investiguer" notre vie, nos réactions... Mais il est souvent difficile de comprendre ce que cela veut dire, surtout que d'autres nous disent qu'il n'y a rien à faire. D'ailleurs l'égo apprécie beaucoup cette dernière affirmation !!

    Bref, la grande question est comment investiguer ??
    Tout est simplement expliqué par F. Lucille dans cette vidéo



    Investiguer

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  • Aujourd'hui je te propose un texte  qui n'est pas compliqué :) 

    Alexandre Jollien - Ce n’est pas compliqué

    "Ce n’est pas compliqué". Un de mes amis prononce souvent cette phrase. Dès qu'une difficulté se présente, alors que j'ai tendance à me perdre dans les remords, les regrets, bref, le passé conditionnel - « Ah, si on avait fait ça! », « Si seulement il y avait eu cela! »... -, il m'aide à doucement revenir au réel en disant : « Ce n'est pas compliqué. » Et à chaque fois, je le vois poser un acte qui soulage, un acte concret, banal souvent, mais qui ouvre l'horizon et fait évoluer la situation qui paraissait une calamité à mes yeux.


    Je rate un train, ce n'est pas compliqué, je prends le suivant. On se moque de moi dans la rue, ce n'est pas compliqué, j'observe ma tristesse et je n'en fais pas des tonnes. Ce refrain, loin de banaliser les tracas quotidiens, loin de nier les plus grandes épreuves, invite à cesser de se réfugier dans l'immobilisme, à ne pas tomber dans les commentaires intérieurs qui nous égarent à discuter le réel plutôt qu'à passer vraiment à l'action.

    Oui, plus d'une fois, face à un problème technique, un ordinateur rétif, la difficulté de mettre une carte de crédit dans un appareil bancaire, je me perds en d'inutiles considérations, je peste contre la réalité, ce qui ne résout en rien la question, au contraire.

    « Ce n'est pas compliqué» me ramène à ce que j'ai sous les yeux et m'aide à trouver une solution concrète, à voir la situation bien en face et à agir en conséquence : demander de l'aide, patienter, ralentir. .. Voilà ma nouvelle ascèse : ne pas en rajouter.

    Depuis peu, je cherche à simplifier mon mode de vie. Je le confesse, depuis dix ans, je me lève presque chaque jour avec une première pensée: « J'en ai marre. » Et j'observe que ce premier sentiment n'est pas incompatible avec la joie. Je peux en avoir marre et repérer en moi une parcelle de mon être qui demeure joyeuse. Longtemps, j'ai voulu évacuer le « j'en ai marre» matinal par toutes sortes d'exercices spirituels. Et pourtant, ce n'est pas compliqué! S'il s'impose, je peux l'accueillir en toute simplicité, comme un moment du jour qui passera. Et je constate que le dernier mot qui conclut mes journées est immanquablement un « merci ». Le retour au réel me conduit à ne pas en rajouter.

    Aujourd'hui, je n'en ai plus marre d'en avoir marre, je l'accepte comme une réaction presque naturelle. Et la phrase de mon cher ami m'aide à assumer le quotidien tel qu'il est, imparfait. J'apprends que le bien et le mal, la joie et la tristesse peuvent cohabiter, en paix allais-je dire.

    Le « j'en ai marre» matinal me montre toutefois précisément que, dans ma vie, j'en fais trop. Aurais-je oublié la difficulté de ma condition? Oublié ce corps souvent fatigué que j'ai tendance à mépriser en le sollicitant à l'excès? Ce n'est pas compliqué. Je désire vivre plus simplement. Peut-être d'abord me faut-il me fixer moins de buts pour quitter le superflu. Car ce qui me stresse plus que tout, c'est de ne pas avoir le temps. Faute de temps, tour imprévu est perçu comme chronophage, comme de trop, justement. Depuis peu, chaque matin, je me fixe deux ou trois objectifs, l'essentiel en un mot: « Qu'est-ce qui compte vraiment? », « Qu'est-ce que je désire réellement accomplir aujourd'hui? », et le reste suit, il se fait de surcroît.

    Le même ami me dit fréquemment que « qui trop embrasse mal étreint ». Souvent, en rencontrant une personne, en l'écoutant, je songe déjà à l'activité que j'accomplirai ensuite. Et assurément, dans cet état d'esprit, on étreint mal la réalité.

    Alexandre Jollien. Chronique, Le Monde des Religions. Janv-fév 2012

     

    Ce n'est pas compliqué

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  • La joie n’a pas de cause :

    Des émotions nous traversent à chaque instant, causées ou réveillées par des événements du monde. Certaines sont agréables, elles nous donnent de la joie, d’autres désagréables et nous donnent de la tristesse. La tendance naturelle est bien sûr de préférer les premières. Or c’est là le plus subtil des pièges. Car mon rapport au monde se réduit alors à deux pauvres critères : j’aime, je n’aime pas. Si je n’aime pas, je suis malheureux. Mais si j’aime, je ne suis pas heureux pour autant car je suis inquiet de perdre. Perpétuellement tendu vers ce que j’aime et raidi contre ce que je n’aime pas, je ne suis jamais détendu ni à l’aise. À préférer la joie à la tristesse, je ne suis jamais véritablement dans la joie. En outre, à perpétuellement chercher dans le monde des causes de joie et à fuir les causes de tristesse, je finis par ne plus regarder le réel qu’en fonction de cette opposition. Or le monde est infiniment plus riche que ce regard qui l’enferme dans la dualité du "j’aime/j’aime pas". D’avoir des préférences, je perds la grâce du monde.

    Qui n’a pas vécu une fois dans sa vie un instant privilégié où soudain, sans raison apparente, l’être tout entier est envahi par une félicité sans limite ? Je ne cherche rien, je ne veux rien provoquer, je suis, durant quelques secondes, pur accueil de ce qui se donne et la joie est là !

    Pourquoi perd-on la joie à chercher des causes de joie ? Parce que la joie n’a pas de causes ! Elle survient précisément lorsque je cesse de regarder le monde selon le critère de ce qui va me causer des émotions agréables ou désagréables. La joie naît d’un regard sans critères, sans préférence : un regard vierge, innocent - féminin puisque pure réceptivité. Un rapport au monde qui laisse être les choses. Ce n’est qu’un regard gratuit sur le monde qui peut en révéler la grâce.

    Ne plus préférer : cela signifie-t-il devenir indifférent ? Tout au contraire.
    Quitter un système de différences binaire ("j’aime/j’aime pas"), c’est entrer dans la richesse infinie des différences du monde. Regarder le monde selon le seul critère de ma préférence l’appauvrit considérablement : je ne vois plus ce qui est, mais je sélectionne dans l’apparence ce qui peut me faire du bien ou du mal. Je crois m’intéresser au monde, car j’ai des préférences, mais en préférant je me rends indifférent à ce qui n’entre pas dans cette indigente dualité : agréable ou désagréable. Le reste n’est pas regardé.

    Qu’est-ce que regarder vraiment ?
    C’est s’ouvrir au monde sans schéma. Donc sans préférence. Alors le monde dans sa richesse peut commencer à m’apparaître. Et il me comble. Je l’aime. Contempler un paysage, toucher un arbre, jouer avec un enfant : c’est lorsque je n’attends rien que tout peut m’être donné. Dès que je lâche mes préférences, je m’oublie moi-même. Car ce que j’appelle "moi", mon ego, n’est autre qu’un système de préférence sophistiqué, un mécanisme d’opposition binaire où j’enferme  ce que je vois physiquement et les autres, et dont je suis prisonnier.

    Au-delà de l’opposition joie/tristesse, au-delà de la dualité "j’aime/j’aime pas", existent une joie et un amour sans cause ni contraire.

    Au-delà du moi, Je Suis Joie.

    ( Denis Marquet )

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