• Nous croyons...

    Nous croyons encore que ce que nous cherchons est autre chose que nous, car nous avons toujours l'habitude de croire que le nous que nous sommes vraiment est comme le nous que nous imaginons être : un objet, quelque chose de posé quelque part, devant, derrière, à l'intérieur ou à l'extérieur. Nous croyons encore que ce que nous sommes est comme une chose, comme une tasse, une pierre, un reflet dans le miroir.

    Nous croyons que ce que nous sommes vraiment a une forme, une taille, une couleur, une consistance, ne serait-ce que celle, flottante, de la pensée. Il n'en est rien. Ce que nous sommes est sans qualité. On ne peut le trouver nulle part puisque c'est toute chose et partout. C'est ce qui fait l'expérience du monde, l'expérience des objets, ce n'est donc pas un objet soi-même.

    C'est ce qui voit le regard, sent la sensation, entend l'audition, mais n'est jamais vu, senti ou entendu. Il n'y a aucun moyen de se relier phénoménalement à ce que vous êtes. Aucun. Vous pouvez cesser de chercher le sans-forme : il est sans-forme, où allez-vous donc l'attraper ?

    Et pourquoi vouloir trouver ce que vous êtes déjà ? Il suffit simplement de vous rappeler que vous n'êtes pas les pensées qui passent, que vous n'êtes pas les émotions qui passent, que vous n'êtes pas les sensations qui passent. Vous êtes ce qui voit tout passer et qui ne passe pas et qui n'est jamais vu. C'est tout.

    C'est aussi simple que cela. Se rappeler : je ne suis pas cette pensée – les pensées ne sont que des pensées. Je ne suis pas cette sensation – elle passe et disparaît en ma présence.

    Rester assis avec soi-même, seul, et constater tout ce qui passe, encore et encore, se laisser happer, parfois, puis se laisser revenir, et constater la danse des pensées, la danse des émotions, la danse des sensations.

    À un moment où à un autre, en restant assis en silence à regarder ce qui passe, toute cette ronde agitée qui s'éploie, il est impossible de ne pas remarquer l'immobilité du regard même. Ce qui voit les pensées s'agiter n'est pas une pensée. Ce qui voit les émotions gronder, grandir et disparaître est immobile et inaffecté. Ce qui voit les sensations s'agiter, se calmer, arriver et partir, ne s'agite et ne se calme pas.

    À force de constater le mouvement, on découvre sa propre immobilité. On n'a pas besoin de faire le ménage dans l'expérience : ce que nous sommes n'est pas dans l'expérience. Il suffit de regarder l'expérience s'agiter, encore et encore, alors émerge avec une évidence profonde que ce que nous sommes n'est pas là, pas dans les phénomènes, pas dans la perception toujours changeante, mais dans le regard, le silence qui voit tout passer.

    Alors, nous nous voyons voir. Alors, nous savons : ce que nous sommes est l'écran transparent où le réel danse, rien d'autre.

    Alors, Je Suis – et le monde est monde.

    Tout est Silence.

    Texte : Pierre-Antoine

     

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